L'urinoir de Duchamp endommagé

Publié le par Jérôme TASSI

L'urinoir de Duchamp et plus largement le concept de Ready-made constitue une étape importante de l'art moderne, et de nombreux livres ont déja été écrit sur le sujet.

Néanmoins, cette oeuvre est devenue pour Pierre Pinoncely totalement ringarde au ponit qu'il a voulu en faire une oeuvre avant-gardiste. Ainsi cet homme a pénétre dans le musée où le celèbre urinoir était exposé avec un marteau. Il a tout d'abord uriné sur l'oeuvre avant de la briser à coup de marteau. Il est poursuivi en responsabilité civile. Voilà quelques extraits du jugement assez savoureux.

"En effet, si uriner dans un urinoir peut rendre l'objet exposé comme une oeuvre d'art à son usage premier, nul ne peut prétendre qu'une pissotière s'utilise à coup de marteau. [...]

Mais plane sur ce syllogisme incontournable l'ombre du simplisme, de l'imperméabilité supposée de l'institution judiciaire à toute démarche "artistique d'avant-garde" [...] Il s'agirait non pas de vandalisme, mais d'art, d'art de comportement, d'art contemporain.

Pierre Pinoncely qui s'arroge un droit de "valorisation" par le marteau de la création d'autrui et pousse la théorie de l'art conceptuel jusqu'à revendiquer l'absolution totale pour ses actes, dès lors qu'il les a déclarés symboliques. [...]"

 

Finalement, Pinoncely est lourdement condamné à réparer le préjudice (voir la décision du TGI de Tarsacon, 20 nov. 1998, D. 2000, p.128).

 

Qu'aurait pensé Duchamp de cette nouvelle forme d'art?

 

Visiblement, la sanction n'aura pas étté disuasive puisque Pierre Pinoncely, âgé aujourd'hui de 77 ans, a récidivé lors de l'exposition DADA au centre pompidou début janvier 2006. Affaire à suivre...

 

Publié dans Droit et humour

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